Les 26 et 27 octobre 2012, une cinquantaine de passionnés de l’Aigle botté venus de la France entière se réunissaient dans les locaux du lycée agricole de Neuvic (Corrèze) pour un colloque autour de cette espèce emblématique. |
Organisée par la LPO Mission Rapaces et la SEPOL, cette manifestation rassemblait des participants en provenance d’Auvergne, du Limousin, mais aussi du Lot, Dordogne, Gironde, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Aude, Tarn, Aveyron, Saône-et-Loire, Loiret, et Indre, dont certains des meilleurs spécialistes de cette espèce en France. |
Ce colloque, première « rencontre nationale » autour de l’Aigle botté, était l’occasion de faire connaître les études par satellites (oiseaux équipés de balises) en cours dans les gorges de la Dordogne. 5 adultes et 3 jeunes ont ainsi été équipés depuis 2007, permettant d’acquérir des connaissances uniques sur le comportement de l’espèce, ses territoires de nidification, ses zones de chasse, mais aussi ses trajets migratoires et ses lieux d’hivernage en plein cœur de l’Afrique tropicale ! Parmi toutes les connaissances accumulées, certaines sont précieuses pour la protection de l’espèce au sein de la zone Natura 2000 des Gorges de la Dordogne : celles qui permettent de déterminer les zones de quiétude à respecter autour des sites de nidification de cette espèce rare et sensible.
D’autres travaux menés en France ont fait l’objet de présentations attractives et diversifiées : population dans l’Aude où l’espèce est bien présente, population fragile en Haute-Garonne mais avec des couples nichant parfois dans des secteurs inattendue (un cas rarissime dans une haie d’arbre en milieu agricole). La problématique de l’électrocution et des collisions des grands rapaces avec les lignes électriques a été également abordée. L’ONF mène une étude très précise en forêt domaniale d’Orléans, sur l’impact des travaux forestiers sur les couples nicheurs d’Aigle botté.
Une « clause rapaces » interdisant toute intervention sylvicole entre le 1er mars et le 1er septembre semble permettre de concilier gestion forestière et protection de l’aigle. A l’inverse, en forêt de Tronçais dans l’Allier, la collaboration entre naturalistes et forestiers ne suffit pas enrayer la disparition des espèces forestières. Une vingtaine de couples d’Aigles bottés y nichent encore, mais le Milan royal, le Milan noir et le Circaète Jean-le-Blanc ont progressivement disparu de la zone.
Espérons que les travaux de longue haleine (31 ans en 2012 !) menés dans les gorges de la Dordogne (Thérèse Nore et Pascal Cavallin en particulier), le bon état de préservation de ces gorges boisés, et l’intérêt que portent les habitants à ce territoire remarquable, permettront aux générations futures de croiser le vol des Aigles « Beauté » et autres circaètes et milans.