29/07/2022

Focus sur une espèce peu connue : le Chat forestier

chat forestier
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Le chat forestier

 

Le chat forestier ressemble beaucoup à son cousin le chat domestique, que l’on peut croiser avachi sur un canapé ou parcourant les ruelles sombres de nos villes. Pourtant ces petits félins correspondent bien à deux sous-espèces  distinctes, Felis silvestris silvestris pour le véritable chat sauvage d’Europe et Felis silvestris catus pour notre matou apprivoisé. Si le premier est une sous-espèce naturelle, ce n’est pas le cas du second dont l’évolution a été influencée par une sélection artificielle. Le chat forestier est de loin le moins bien connu des deux, et pour cause, celui-ci, bien plus farouche,  évite les lieux fréquentés par l’Homme.

 

Habitats et habitudes

Comme son nom l’indique, il évolue dans les milieux boisés, plus particulièrement dans les forêts de feuillus ou mixtes, mais affectionne également les friches et s’aventure volontiers dans des paysages ouverts pour chasser. Son régime alimentaire étant presque exclusivement composé de petits rongeurs.

 

 

Principalement représenté en Europe de l’Ouest, on le retrouve notamment dans l’Est et le centre de la France. Ainsi, il est tout à fait possible de l’observer en Auvergne-Rhône-Alpes, même si cela constitue un évènement remarquable. Pour cela, la période de rut de mi-janvier à fin février est idéale. Bien qu’il puisse être actif en journée, le chat forestier reste un animal nocturne, et sa méfiance aura souvent raison de la patience des curieux.

 

Caractéristiques physiques

 

Si le pelage du chat domestique est extrêmement varié, celui du chat forestier reste sensiblement le même d’un individu à l’autre. Au premier abord, il peut passer pour n’importe quel chat tigré, gris fauve avec de fines rayures noires, mais certaines caractéristiques permettent de les différencier. Felis silvestris silvestris, plus costaud, présente une bande noire le long du dos et sa queue, plus touffue et se terminant par un bout noir, compte plusieurs « anneaux » sombres. Il arbore souvent un triangle blanc sous la gorge et a le dessous de pattes complètement noir.

 

Menaces

Si le chat forestier connait les mêmes menaces que de nombreux mammifères de nos régions, à savoir, le trafic routier, l’anthropisation, l’exploitation des forêts, l’empoisonnement de ses proies, etc., celui-ci fait également face à un important risque d’hybridation avec le chat domestique ou le chat haret, qui n’est autre qu’un chat domestique revenu à la vie sauvage. Le contact entre les individus peut entrainer la propagation de maladies auxquelles le chat forestier est très vulnérable (typhus, sida du chat, leucose, etc.). Son statut d’espèce protégée a écarté la menace de la chasse qui à l’époque a bien failli causer son extinction. Aujourd’hui, ce félin classé en annexe II et IV de la directive Habitat faune flore et il est inscrit sur la liste rouge des mammifères d’Auvergne.

 

L'espèce est encore présente dans les gorges de la Dordogne

Le félin a fait l'objet d'un suivi scientifique réalisé à l'aide de piège photographiques cette année sur la zone Natura 2000 des gorges de la Dordogne, de l'Auze et de la sumène, site désigné pour la préservation d'espèces et d'habitats naturels. Il fréquente encore certaines zones localisées du site. Vous trouverez ci-joint une photographie prise durant le mois d'avril 2022 sur la commune d'Arches, dans une forêt de pente qui se jette dans la Dordogne.

Le territoire englobé par le site Natura 2000 possède donc une responsabilité importante envers la conservation de cette espèce. La préservation de la quiétude des forêts de pentes des gorges, l'exploitation forestière raisonnée et la conservation de forêts veillansantes sont autant d'enjeux pour l'espèce, que la démarche Natura 2000 permet de mettre en oeuvre avec les particuliers et/ou les communes volontaires inclus dans le périmètre de la zone.