Une aire de nourrissage voit le jour sur le site Natura 2000, à Saint-Bonnet les Tours de Merle (Corrèze)
Une aire de nourrissage à quoi ça sert ?
En 2016, il a été installé la première aire de nourrissage de la région Limousin, destinée à soutenir les populations de ce grand rapace devenu rare. Cet emplacement est sécurisé d’un point de vue sanitaire, clos, où les agriculteurs locaux y laissent périodiquement des déchets d’abattoirs. Ce prédateur, a désormais besoin de ressources alimentaires devenues inaccessibles en raison de la législation (obligation d’équarrissage, fermeture des décharges…).
Aujourd’hui, la réglementation reconnaît le rôle positif des rapaces nécrophages qui assument la fonction « d’éboueur naturel ». La création de cette aire de nourrissage devient par conséquent un outil de conservation pour le Milan royal. Elle permet aussi d’offrir une alimentation saine (réduisant ainsi le risque d’empoisonnement lors, notamment, des traitements chimiques). C’est une mesure qui contribue à enrayer le déclin alarmant de l’espèce en préservant la biodiversité.
Placette de nourrissage du Milan Royal et l'observatoire en fond (Photo de Jean-Michel TEULIERE)
Vous avez dit Milan royal ?
Le Milan royal est une espèce rare à l’échelle mondiale. La totalité de sa population est située uniquement en Europe ! En France, il affectionne les paysages vallonnés qui constituent le piémont des massifs montagneux. Le Milan royal niche sur les pentes des gorges de la Dordogne et de ses affluents (Maronne).
Très opportuniste, son régime alimentaire est varié et dépend des conditions locales. L’essentiel de ses proies est composé de micromammifères (campagnols) mais il consomme également des oiseaux, des lombrics et même des insectes. Le Milan royal est également charognard.
Espèce menacée d’extinction
En France, le Milan royal figure désormais parmi les espèces vulnérables. Notre pays abritant plus du quart de la population mondiale, le Milan royal doit être considéré comme une des espèces les plus menacées de France.
Il y a encore vingt ans, l’oiseau était un rapace commun. Aujourd’hui, ses effectifs ont chuté et son aire de répartition a considérablement diminué. Dans les Gorges de la Dordogne, c’est un oiseau que l’on voit tous les jours, mais à quelques dizaines de kilomètres plus à l’ouest, cette espèce n’est plus présente. Les causes de son déclin sont multiples : les modes de cultures plus intensifs associés aux traitements phytosanitaires, l’empoisonnement accidentel lors de régulations des populations de campagnols, la fermeture des décharges, le tir, les lignes électriques, les collisions avec les véhicules et les éoliennes…
Le monde « paysan », de plus en plus sensible à la préservation de son environnement, fait des efforts pour limiter son impact sur cette espèce. Cette action concrète de préservation de la biodiversité en est l’illustration.
Avec le soutien de EDF et Biosphère Bassin Dordogne
https://biosphere-bassin-dordogne.fr/pour-mieux-connaitre-le-milan-roya…
